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法国作家Brigitte Duzan 的来信和雪漠的回复

2011-02-25 13:18 来源:雪漠文化网 作者:Brigitte Duzan 雪漠 浏览:65071148

尊敬的陈开红先生:

  请允许我冒昧地给您致信。我是一位法国女作家,兼通数国语言。目前我的研究重点是中国文化,尤其是中国现代和当代的电影和文学。

  为了在法国读者中拓展对中国文学的兴趣,最近我创办了一个中国短篇小说的专项网站。

  去年十一月在巴黎举办的首届中法文学论坛,是一次认识中国作家的极好机会,尤其是那些对于法国读者来说还相对陌生的中国作家。论坛之后我做了不少资料搜寻工作,终于写了几篇关于大部分中国参加者的文章,并把这些文章和他们的几篇小说以及注释和译文发布在网站上。

  近日我在网站上发布了在您的博客找到的短篇小说《新疆爷》。我特别喜欢这个故事。这个老人活得十分生动! 对我来说他代表着民众中的最深的智慧。写得太好了! 

  我很愿意加深对这个故事的理解。我特别对这个故事的起源有兴趣。另外,这个"新疆爷"的说法也是很有意思的, 好象都是农民特殊的说法。也许可以麻烦您对小说中诸如"活人了世嘛","是活老的,又不是叫人偷老的" …等用语作一下评论。

    希望您能于百忙之中赐教,企盼您的点评。

  谨向您表示诚挚的谢意!

                          Brigitte Duzan

网站首http://www.chinese-shortstories.com/

雪漠介http://www.chinese-shortstories.com/Auteurs_de_a_z_ChenKaihong.htm

《新疆爷http://www.chinese-shortstories.com/Nouvelles_recentes_de_a_a_z_ChenKaihong_Le_grand-pere_du_Xinjiang.htm

                2、雪漠的回信

Brigitte Duzan您好:

    很高兴收到您的信。谢谢您对我小说的关注。我生活在中国西部,相对闭塞,能有一位关注我的法国朋友,我很高兴。

    《新疆爷》是我早期的小说。因为我用了二十年生命来写那西部的农民一家,(即《大漠祭》、《猎原》、《白虎关》),短篇写得不多。

  “活人了世”是西部人对人生的一种态度,是一种坦然地面对命运的态度。按我父亲的说法就是:“老天能给,老子就能受”。老天能给(厄运),是老天的能为;老子能受,是老子的尊严。

  西部人的“老子”是“父亲”的另一种称谓,有时在面对老天的时候,他们也敢自称“老子”的。

  西部农民总是坦然接受世界和命运给他们所有礼物,作为自己“了结”尘世缘分的一种态度;

  所以,当他们老了的时候,就认为是自然规律--是活老的,不是叫自己的同类“偷”老的。他们认为,自己的年老和厄运跟别的人类无关,他们不会怨天忧人,他们只会坦然接受一切。他们认为,自己生命出现中的一切,都是必须坦然面对的。

  我不知道我的解释您是否满意?

  多联系。

  握手!

  雪漠

              2010年1月21日

附:
《新疆爷》 « Le grand-père du Xinjiang »
par Brigitte Duzan, 17 janvier 2010


Présentation

Cette nouvelle fait partie de celles écrites entre 1991 et 2000, avant la publication de la première partie de la trilogie qui est l’œuvre maîtresse de l’auteur (voir biographie).
     C’est le portrait, apparemment tout simple, d’un vieil homme au crépuscule. En décrivant quelques heures de sa vie, à la fin de la journée, Xue Mo dresse le tableau d’une existence très tôt brisée par un événement tragique, mais qui s’est pliée au destin, avec un fatalisme paisible. C’est le portrait d’un vieil homme qui a fini par se mouler dans le cours des choses, et à vivre simplement, au gré des saisons, en parfaite harmonie avec la nature autour de lui. C’est une leçon de sagesse.

Le style est adapté au personnage, d’une extrême concision, comme si le dénuement matériel entraînait aussi une économie de paroles, et comme si la vieillesse accentuait encore ce laconisme. Les phrases sont le plus souvent hachées en propositions de quelques caractères qui disent l’essentiel.

Tout l’art de ce récit est dans l’allusion. Il ne se passe pas grand-chose, quelques gestes quotidiens, mais il suffit d’un objet, d’un geste usuel, pour faire surgir, émerger de ce quotidien, les souvenirs et les réflexions du vieil homme et, avec eux, l’histoire d’une vie simple, marquée par une profonde sagesse, une sagesse naturelle acquise au contact de la nature, et garante d’une grande paix intérieure.

Tout ce qui est décrit est du domaine de l’infime. Le moindre détail devient important. On pense au peintre Gu Kaizhi (顾恺之), spécialiste de la peinture de personnages, au quatrième siècle de notre ère, le premier à qui l’on attribue l’art de « transmettre l’esprit » (传神) à partir de la forme, qui sera ensuite l’idéal de tout peintre chinois. On raconte qu’il était un jour en train de peindre un portrait d’un personnage éminent du passé, il rajouta trois poils sur sa joue, ce qui suffit à donner l’impression que « brillait son esprit ». Ici, Xue Mo fait de même : il ne décrit pas le personnage, mais son ombre, ne décrit pas son rhume, mais simplement le petit tic qui lui fait froncer le nez (耸耸鼻头)…

Comme dans la peinture, ou la poésie, chinoise, Xue Mo nous donne des indices, mais c’est aussi ainsi que procèdent les propos de sagesse en Chine, par suggestion. Confucius le dit : je soulève un angle (ou je lève un coin, comme traduit François Jullien), et c’est à mon interlocuteur de trouver les trois autres… (1).

Bien après que l’on a terminé la lecture de ces quelques pages, on reste hanté par l’image vivante du vieil homme préparant tranquillement ses nouilles, puis allant s’asseoir au crépuscule sur le pas de sa porte, et restant là à regarder la nuit tomber, en pensant que ce n’est pas terrible de vieillir, parce que c’est la vie, et oubliant peu à peu le monde alentour, jusqu’à s’oublier lui-même, en parfaite harmonie avec ce monde, comme s’il allait s’y fondre.

(1) Entretiens (《论语》VII, 8) : “[不愤不启,不悱不发,]举一隅不以三隅反,则不复也。”
 

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